Voici la suite des contes de Solman. Le petit bonhomme qui représente le Soleil dans notre thème, s'en va maintenant à l"exploration de la Maison III.
Que va-t-il découvrir ? Qui va-t-il rencontrer ? Va t-il réussir à poursuivre l'aventure ?
La Maison III dans le thème est le secteur qui symbolise notre entourage proche, la fratrie, mais aussi les échanges, les contacts, les mouvements et les petits déplacements. Il est en analogie avec la planète Mercure et le signe des Gémeaux. C'est dans ce secteur que nous développons nos capacités intellectuelles, cherchons à communiquer avec les autres et à explorer notre environnement.
Estelle Galliot nous plonge une nouvelle fois dans ce récit passionnant et dans l'ambiance de la Maison III.
De l'idée neuve...
« Je » sait maintenant comment les choses fonctionnent. Il se retourne et franchit la porte en sens inverse : la porte III s'est bien réveillée à son entrée. De petits tuyaux émergent sur les contours du battant et une légère brise s'en échappe. Il pose sa main sur ces tubes en acier et voit celle-ci se déformer. Il la ramène vers lui immédiatement dans un sursaut de panique. Sa main se reforme, il est soulagé et souhaite réitérer l'expérience. Il approche sa main de nouveau, des petites flammes volent et dansent.
Je : J'aime bien, c'est vivifiant !
Il constate également que la porte est devenue blanche crème. Toutefois, malgré les indices qui lui font penser à une pièce calme, lorsqu'il regarde à ses pieds les petits tas de cendre, il sait qu'il va devoir faire attention s'il ne veut pas que cette troisième pièce parte en fumée. Il lui faut avancer doucement pour ne pas détruire le contenu de celle-ci et ainsi ruiner ses chances de continuer son aventure. Il se décide à entrer tout doucement.
La pièce est grande et fourmille de papiers. Il y en a partout, entassés sur le sol, scotchés sur les murs, alignés dans les étagères et des colonnes s'élèvent jusqu'au plafond.
Je : Il va être difficile de rester dans cette pièce sans faire de bêtises !
De plus, une légère brise, récemment apparue, semble être un handicap : « Je » voit ainsi voler toutes sortes de papiers ; des roses, des jaunes, des bleus ou encore des vierges, des froissés, des lisses avec des inscriptions. Tout un arc-en-ciel danse aléatoirement autour de lui. Il lève les yeux au ciel et se tape le front de sa main.
Je : Quelle galère !
Tout à coup, la porte III claque avec une force telle, que les papiers voltigent dans sa direction.
« Je » panique : s'il reste sur place, il va tout brûler, s'il les évite, il risque de faire une bêtise dans la précipitation et d'obtenir exactement le même résultat. Il reste immobile mais les papiers continuent de foncer sur lui. Dans quelques secondes, il risque de tout brûler, il ne restera que de la cendre. Les papiers sont très proches de lui et « Je » voit que certains commencent à brunir.
Je : Ça y est ! C'est fini, je vais faire un carnage...
Toutes ses chances de traverser les prochaines pièces vont s'éteindre et il restera prisonnier au milieu d'un tas de cendres. Très vite résigné, il ferme les yeux lorsqu'il voit tous ses efforts précédents s'évanouir : le premier papier s'enflamme.
Mais, à sa grande surprise, les autres papiers, comme par enchantement, se plient en deux et se déplient. Ils se transforment très rapidement en des papillons ou oiseaux s'aidant ainsi de l'air pour léviter, voler, danser et échapper aux flammes de « Je ».
Avec soulagement, « Je » éclate de rire. Profondément rassuré, le premier papier ayant certainement donné l'alarme aux autres, « Je » regarde cet étrange spectacle de papillons de différentes couleurs se poser sur les étagères, se rassembler sur le sol puis lorsqu'il décide d'avancer vers eux, partir dans des directions opposées et se rassembler de nouveau, dans un coin en sécurité.
A ce moment, une sonnerie retentit, faisant cesser ce petit jeu entre « Je » et les papiers. Elle vient d'un bureau où trônent encore des tonnes de feuilles et où se trouvent des petites tiges en bois à bout gris.
Je : Quel vacarme !
« Je » décide d'en finir au plus vite avec ce bruit insupportable lui cassant les tympans. Il court vers le bureau, les papillons s'envolent, emportant avec eux les crayons qui se faufilent dans la pliure. « Je » peut alors apercevoir que l'objet qui fait ce bruit immense est assez petit, noir et son sommet vibre au dessus d'une base plus stable. Il avance son bras pour saisir le toit de l'objet. C'est une très mauvaise idée : il fond tout doucement dans ses mains.
Je : Bon ! Eviter cette matière la prochaine fois...
« Je » tente de reposer l'objet mais celui-ci reste collé. Il va devoir attendre que sa chaleur naturelle vienne à bout de ce liquide gluant. Il constate néanmoins que le bruit a cessé et s'en félicite. Mais, à cet instant, certains objets et meubles font leur apparition et s'allument dans un fracas du tonnerre. Une boîte d'où sortent des feuilles de papier avec des inscriptions, une autre boîte avec des images et du son (il croit comprendre qu'il fait beau à Miami), une autre boîte faisant une sorte de chuintement avec à ses côtés un petit tableau composé de touches estampillées de plusieurs symboles incompréhensibles (A Z E R T Y). Dans ce brouhaha immense, de gros tas de papiers reliés à des couvertures cartonnées se rangent dans les étagères, se plient, se déplient. Un autre objet sonne.
Je : Oh non, il y en a encore un autre ?
« Je » a mal à la tête, il souhaiterait que cela s'arrête. Il se sent impuissant face à tout ce bazar. Dépité, il ne fait plus rien, lorsque le vacarme s'arrête, comme par magie, pour laisser un minuscule petit bruit parvenir à ses oreilles.
- Allo ? Allo... Il y a quelqu'un ?
Interloqué, « Je » se dirige vers cette voix et remarque que celle-ci vient du socle de l'objet qu'il a malencontreusement fait fondre deux minutes auparavant.
- Allo ? ... Vous répondez oui ?
« Je » se décide à répondre tout en restant à bonne distance, évitant ainsi de faire entièrement fondre le morceau restant de l'objet qui parle.
Je : Euh... Oui ! Il y a moi. Euh... Vous m'entendez ?
- Oui, je vous entends. Et bien, il était temps ! Je m'impatientais !
Je : Euh... Excusez-moi. Je ne sais pas trop comment ça marche ici ?! Désolé.
- Ce n'est pas grave. On apprend tous, vous savez !... Moi j'ai trouvé tout de suite comment cela fonctionnait ici. Qui êtes-vous ?
Je : Je suis « Moi » enfin je veux dire « Je »
- Non, c'est moi « Je »
Je : Hein ?
- Bien oui ! C'est moi « Je », moi c'est « Moi », je suis « Je » !
Je : Sauf votre respect, c'est moi « Moi » et donc je suis « Je » !
- Vous faites le malin à ce que je vois !...
Je : Mais pas du tout, puisque je vous dis que c'est moi « Je ».
Soupirs de l'autre, « Je » ne comprend rien. Silence… A l'autre bout de l'appareil, l'autre reprend :
- Dites moi, il me vient une idée. Est ce que vous êtes dans une pièce pleine de papiers ?
Je : Euh oui, oui, c'est bien ça. Vous aussi ?
- Pas avec vous visiblement, mais dans le même genre de pièce, oui. C'est la troisième que je fais. Et vous ?
« Je » reprend espoir, visiblement l'autre, qui pense s'appeler « Je » aussi, fait les mêmes expériences que lui.
Je : Pareil, c'est ma troisième, la première j'ai appris que j'étais « Je » et la deuxième que je possède des choses donc « J'ai ». Et vous ?
Cris de joie de l'autre côté.
- Oui pareil. J'ai pris mon petit sac fait dans une bulle d'air dans la deuxième pièce et j'y ai mis un crayon, du papier, un livre, et j'y mettrai le téléphone avec lequel je vous appelle.
Je : Un téléphone ? C'est ça que j'ai fait fondre ?!
- Vous faites fondre les téléphones ? Quelle curieuse occupation !
Je : Je n'ai pas fait exprès. C'est du plastique et moi visiblement le plastique ne me réussit pas.
- Ah bon ?! Moi c'est la première pièce qui a failli ne pas me réussir. Je me suis un peu trop regardé sans bien comprendre. Faut dire, j'étais pareil mais,..., pas pareil.
Je : Pardon ?
« Je » ne comprend décidément pas ce que l'autre lui raconte. Quel étrange personnage se dit-il intérieurement.
- Euh oui bon, laissez tomber, trop long à expliquer. Mais alors qu'est ce qui vous réussit ?
Je : L'essence et l'oxygène par exemple. Et puis le verre, je peux le saisir, le bois, en revanche, j'ai plus de mal mais j'adore au goût. Disons que je dois le manger très vite...
- Oh, vous n'êtes pas comme moi alors !
Silence.
- Bon, ce n'est pas que je m'ennuie mais je dois faire mes petites expériences avec mon téléphone.
Je : Ah bon ? Vous pouvez utiliser vous-même ce téléphone, comme vous dites ?
- Oui c'est mon dada, ma passion, j'adore ça. Je vous l'expliquerai bien pendant des heures mais la porte IV est déjà ouverte pour moi et je dois continuer à avancer.
Je : La porte IV est ouverte pour vous ?
« Je » regarde dans sa propre pièce et constate que sa porte IV n'est toujours pas apparue.
Je : Euh... Comment avez-vous fait ?
- Hum... Ce n'est pas un peu de la triche ce que vous me demandez, de vous révéler comment on ouvre la prochaine porte ?
« Je » se sent un peu honteux d'avoir demandé mais la pièce dans laquelle il se trouve semble si familière à l'autre que sa volonté d'avancer a été plus forte que son intégrité. Après un silence qui semble une éternité, l'autre se remet à parler :
- Oh dites, vous avez de la chance, la voix me dit que j'ai le droit de vous le dire et que...
Je : Et que ? Quoi ?
- Non rien... La deuxième information, je dois la garder pour moi et c’est un sacré scoop !… Oui bon d’accord, je ne dis rien…
Etrange personnage et en plus cachottier, c'est pourtant la première fois que « Je » se rend compte que quelque part un autre vit la même aventure, il voudrait partager ses idées avec lui, échanger, dialoguer mais celui-ci semble ne pas être très intéressé ou contraint de ne pas pouvoir le faire.
D'autant que « Je » est un peu perdu dans cette maison, il brûle le papier, il fait fondre le téléphone, il rêverait de savoir comment on peut voir ce qu'il y a dans les objets sur les étagères mais ne peut pas pour le moment, il se sent légèrement frustré.
- Bon allez, je vous le dis. « Je pense », c'est le mot de passe.
Je : « Je pense » ?... Ah oui, maintenant que vous le dites cela prend tout son sens.
« Je » sent finalement qu'il aurait compris et trouvé le mot de passe tout seul, ce n'était pas si compliqué, il se sent alors rassuré sur son intelligence.
- Vous auriez trouvé ?
Je : Oui. Peut-être pas aussi facilement que vous mais je pense que j'aurais trouvé « Je pense » !
- Ha ha ha ! Vous faites de l'humour en plus ! Bien ! Bon allez, mes idées se bousculent. Et le temps presse. Au revoir !
Je : Quoi ?! Déjà ?
Et « Je » entend un son répétitif dans le téléphone.
Je : Comment a-t-il dit déjà ? Ah oui ! Allo... AAAAllllllooooo ?
Il n'y a plus personne à l'autre bout du télé-machin. « Je » se dit que peut-être aurait t-il intérêt à croire ce que l'autre lui a dit, il a l'air de connaître son affaire. La porte IV fait son apparition et la voix prononce :
- Pour franchir...
« Je » lui coupe la parole et dit fièrement :
Je : « Je pense ». L'autre au télé-truc me l'a dit et il a l'air très calé dans ce domaine. De toute façon, c'est évident : après « Je suis », « J'ai », il faut bien que « Je pense » !
La voix s'arrête, toussote et reprend :
- Oui, bon, bien ! La prochaine fois vous me laissez finir, je vous prie ?
« Je » sourit de son impolitesse à la limite de l'affront mais constate que la voix a de l'humour.
Je : Oui, désolé, c'était juste l'enthousiasme de franchir la porte IV et puis j'ai eu des pièces dans lesquelles je me sentais plus à l'aise.
« Je » s'approche alors de la porte et attend avec impatience son ouverture. Et comme si la voix attendait qu'il se soit suffisamment approché, elle dit :
Je comprends votre malaise. Je l'ai bien entendu. Et j'autorise la porte IV à s'ouvrir.
Celle-ci s’entrouvre, et instantanément, « Je » a mal.
Les contes de Solman :
A travers la Maison I - De l'éveil solitaire...
A travers la Maison II - De l'acquisition partielle...
A travers la Maison III - De l'idée neuve...
A travers la Maison IV - De l'émotionnel rêvé...
© Tous droits réservés - Estelle Galliot pour le texte
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Ben qu'est ce qui vous arrive ? Y'a pas de commentaires...
RépondreSupprimerVous trouvez ça nul, bof, intéressant, genial ?
Vous comprenez rien, vous comprenez tout mais vous êtes coincés une armoire (normande) et vous ne pouvez atteindre votre ordinateur et composer un message ?
Vous avez des trucs super trop importants à faire et vous n'avez pas deux minutes pour commenter ?
Vous êtes à la plage ?...
Cochez les cases ou écrivez un petit mot, ça fera plaisir (ou pas) à l'auteure et à la proprio du site qui lui a fait confiance
��
Mercure (via Estelle Galliot)
Et bien Estelle, tu as lâché ton Mercure... Ne t'inquiète pas, les visiteurs laissent très rarement des commentaires ce qui ne veut pas dire que cela ne les a pas intéressés. Bises
SupprimerHello,
RépondreSupprimerOuais j'ai lâché le Mercure !
Le but du jeu c'était surtout de faire un peu d'humour (maison III, Mercure, 15 juin, Gémeaux, tout ça, tout ça) mais le smiley n'est pas passé alors ça ne donne pas nécessairement l'effet voulu !!
Donc je refais ;-) et même à la façon asiatique : ^_^ !!!
Bises
Estelle
Merci pour votre intérêt. Je saisie votre mail dans " follow by mail " case située en haut de la colonne de gauche sous ma présentation " qui suis-je"
RépondreSupprimerBien à vous
Je vois que j'ai de la lecture à rattraper, j'avais bien aimé les deux premiers ...
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